Les contrats d’assurance-vie offrent une grande flexibilité en autorisant le rachat du capital investi à tout moment. Cette opération permet de récupérer des fonds tout en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse, puisque seuls les gains générés par le contrat sont imposables. Ils doivent cependant être reportés sur la déclaration de l’impôt sur le revenu au cours de l’année suivant le rachat. Explications.
Que le rachat d’une assurance-vie soit partiel ou intégral, il n’entraîne pas l’imposition du capital investi, mais uniquement des intérêts acquis. Le calcul de la base taxable dépend de l’ancienneté du contrat au moment de l’opération, ainsi que de la date à laquelle les versements ont été effectués. Par ailleurs, le taux de taxation applicable est avantageux pour l’épargnant. En effet, le régime fiscal est particulièrement attractif après au moins 8 ans de détention, des abattements spécifiques pouvant conduire à une exonération totale d’impôt sur les gains.
Pour les gains des versements réalisés avant le 27 septembre 2017, le détenteur a le choix entre l’impôt sur le revenu, ou le prélèvement forfaitaire libératoire, dont le taux varie en fonction de l’ancienneté du contrat :
Pour les gains des versements réalisés à compter du 27 septembre 2017, l’épargnant peut choisir d’être soumis à l’impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire unique, après application d’un abattement de 4 600 € par an pour une personne seule ou 9 200 € par an pour un couple.
Le taux du PFU diffère suivant la durée de détention du contrat :
L’Imprimé Fiscal Unique (IFU) est un document essentiel pour les détenteurs d’un contrat d’assurance-vie. Fourni par l’assureur, il résume les données communiquées à l’administration via le formulaire de déclaration, qui est ainsi pré-rempli. Ces informations incluent la fraction des gains issus des versements, calculée de manière proportionnelle en fonction de la date à laquelle ceux-ci ont été effectués, avant ou après septembre 2017.Deux options d’imposition s’offrent à l’assuré lors d’un rachat d’assurance-vie :
Ce choix déterminant doit être fait au moment de l’opération et ne peut être modifié ultérieurement (on parle "d’option irrévocable"), raison pour laquelle il est essentiel de bien comprendre les implications fiscales de chaque option avant de prendre une décision.
Si le contrat est détenu depuis moins de 8 ans, les champs à renseigner pour les versements antérieurs à septembre 2017 sont :
Les informations requises pour les versements effectués à partir de septembre 2017 :
Si le contrat est détenu depuis plus de 8 ans, les champs à compléter pour les versements antérieurs à septembre 2017 sont :
Les informations requises pour les versements effectués à partir de septembre 2017 :
Le renoncement concerne l’intégralité des revenus de placement, et entraîne l’application du barème progressif de l’IR. Cette possibilité est particulièrement attractive pour les contribuables non imposables.
Pour illustrer les implications fiscales d’un rachat d’assurance-vie, prenons l’exemple d’un épargnant qui investit un total de 20 000 € dans un fonds en euros performant à 4,6 % net de frais de gestion. À combien s’élève le montant des impôts à payer sur les gains générés ?Un des avantages du rachat est que seules les plus-values sont taxables. L’épargnant est redevable de l’impôt sur le revenu à 12,8 % dû au moment du rachat, et d’un taux unique (« flat tax ») favorable de 17,2 % pour les cotisations sociales, prélevées automatiquement à la fin de l’année pour les fonds en euros. Si l'opération est réalisée après une année de détention :
A noter qu'il est préférable pour l’épargnant de garder son contrat au moins 8 ans pour bénéficier des avantages fiscaux de l’assurance-vie. Dans notre exemple, s’il avait attendu l’expiration de ce délai pour racheter son contrat, il n’aurait pas eu d’impôts à payer grâce à l’abattement de 4 600 €.